Mes grands parents paternels

Charles et Germaine COURAGEUX-FAVART

« Tu as vraiment du mal à parler d’eux, n’est-ce pas ?

  • Tu as raison Watson, je ne les ai pas connus et mon père ne voulait pas parler d’eux. Sais-tu pourquoi ?
  • Non Watson, j’ai eu quelques confidences de sa belle-sœur et d’autres personnes mais rien que je ne peux vérifier.
  • Range ça quelque part dans ta mémoire et raconte les faits
  • Bien chef !

Germaine et Charles sont nés à la toute fin des années 1800. Germaine est la fille d’un émigré Belge, le père de Charles est venu de l’Audomarois tous deux attirés par la prospérité de la ville de Calais.

Engagé volontaire le 25 janvier 1918, il intègre l’artillerie lourde et se bat contre l’Allemagne jusqu’en octobre 1919.

Il a fière allure sur son destrier !

Le premier septembre 1921 il épouse Germaine FAVART, ils sont déjà parents d’une fille Léona née en 1917.

Au fur et à mesure que la famille s’agrandit, ils déménagent dans différents quartiers de Calais. C’est en 1932 qu’ils s’installent Chemin Vert au Fort Neuilay.

  • Il me semble qu’ils sont restés jusqu’à leur mort dans ce quartier
  • Tu as raison Watson, beaucoup de leurs enfants y sont restés également

La seconde guerre mondiale est dévastatrice à Calais. le quartier de Calais Nord est totalement détruit et bien d’autres quartiers ont subi de lourds dommages.

Calais Nord après guerre

Chef de famille il est démobilisé.

C’est grâce à cette carte d’identité que j’ai noté les informations sur leur séjour à la Charité sur Loire.

Le 1er septembre 1943, toute la famille est évacuée vers la Charité sur Loire. L’année suivante ils sont recensés rue du Champ du Seigneur. C’est dans cette ville que nait leur douzième et dernier enfant : Yvon.

Durant cette période, mon père est berger dans la région.

  • Mais ton père est né en 1930, il est donc bien jeune ? !!
  • Oui, il s’est occupé de moutons de 13 à 16 ans.

Le 7 janvier 1946, ils sont de retour à Calais dans la cité Bossuet

Par la suite, ils sont relogés dans un vaste lotissement « la cité Lesieur » 

Article de la Voix du Nord Calais 

Un préfabriqué de la cité Lesieur

Ils vivent à 11 dans ce baraquement, les 3 ainés sont mariés et partis.

Le 6 août 1954 c’est à dire 8 ans après, la ville de Calais lui vend un terrain au 17 rue d’Orléans-ville avec obligation d’y construire une maison dans les 3 ans. Sinistré durant la guerre il est prioritaire sur cette attribution.

17 rue d’Orléansville

Cette maison est une ruine maintenant.

Ils n’en profitent guère longtemps. Germaine est décédée le 14 décembre 1956 à 58 ans et Charles est décédé le 25 mars 1957 à 57 ans.

  • C’est bien triste de mourir si jeune.
  • Oui Watson, tous les deux emportés par le fléau. Merci pour ton aide. Retourne dans ton pot à crayon. »

J’ai posé des questions à mon père sur son enfance, jamais il ne m’a répondu. Il me disait seulement « C’est du passé ! ».

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